MON ROUGE AUX JOUES

MON ROUGE AUX JOUES

“On regarde quand on écoute, mais si, tu ne savais pas?” 


TEXTE SANDRINE ROCHE (Éditions Théâtrales 2015)
CONCEPTION & SCENOGRAPHIE AURÉLIE TURLET ET FRANÇOIS CECCALDI
JEU AURÉLIE TURLET
COMPOSITION ET MUSIQUE LIVE FRANÇOIS CECCALDI
CRÉATION LUMIERES CATHERINE NODEN

PRODUCTION MAGMA COLLECTIF
un spectacle en écoute au casque audio HF
durée 1 heure
tout public à partir de 12 ans

TEASER ROMAIN GALLET - MONTAGE FRANÇOIS CECCALDI
PHOTOS ROMAIN GALLET, LUCIE CLEMENS 


SOUTIENS Direction Régionale des Affaires Culturelles Occitanie - Conseil Départemental du Gard - Contrat Territoire et Lecture Communauté de Communes Pays d’Uzès - Contrat Territoire et Lecture Communautés de Communes Causse-Aigoual-Cévennes, la Filature du Mazel, Demain de l’Aube - La Bulle Bleue/ADPEP 34, Le Théâtre du Chai du Terral, La Baignoire, Magdalena Project, Théâtre Le Périscope, Site du Pont du Gard, Théâtre Albarède


C’est l’histoire d’un cadeau.
Un manteau rouge transmis de mère en fille. Je te le donne, il est à toi. Tu le mets?
Dans une langue qui pulse et nous traverse, Sandrine Roche questionne le poids de nos héritages et notre soif d’émancipation.
Magma Collectif en fait un concert immersif de mots, de sons et d’images.
Une variation rock sur les trois figures féminines du Petit Chaperon Rouge, comme une ode au désir à la liberté.


“ Ma première rencontre avec Sandrine Roche, c’est Neuf Petites filles (Push and Pull). Une partition insolente et libre, où il est question d’une féminité qui se frotte avec ses propres archétypes dans un jeu explosif. Et Mon Rouge aux joues est arrivé. Il venait coïncider avec mon fil: l’émancipation face à nos modèles. Ou: comment l’indocilité peut-elle nous construire.
Avec Ceccal, nous inventons une forme qui fusionne voix et musique live dans un dispositif immersif, à la manière d’une fiction radiophonique qui se fabrique en direct. Equipé.e.s d’un casque sans fil, les spectateurices installé.e.s autour de l’espace de jeu viennent assister au processus en train de se faire. Comme un pop-up, le décor fait surgir un espace imaginaire par un assemblage de formes, par un jeu de lignes. Et fait jouer le hors-champ: force de l’invisible que l’on devine, noirceur onirique à la David Lynch. L’imaginaire et l’intime de chacun.e viennent prolonger l’histoires ”

Extrait: Mère

Le rouge te va bien, tu as toujours bien porté le rouge, oui, je crois que c’est à cause de la couleur de tes yeux, ils brillent tellement fort avec ce rouge, tes yeux.
Mais il ne faudra pas faire d’accroc, tu me le promets, c’est surtout si tu veux le donner à ton tour, parce-que ce serait tellement beau que tu le donnes à ton tour.
Tu m’écoutes?
Tu rêves?
Tu ne le mets pas?
Bien sûr les capuches c’est aussi pour les filles, qu’est-ce que c’est que cette idée? Je ne sais pas où tu vas chercher ça, sur la lune sans doute, enfin, tu me fais rire, un garçon.

Avec les habitant.e.s, sur les territoires

Cette création a vu le jour en 2017 dans le cadre d’un contrat Territoire et Lecture, en complicité avec habitant.es, bibliothécaires et partenaires. Sur la région Causses-Aigoual-Cévennes, elle a questionné les lignes géographiques et générationnelles d’un territoire sporadique, dans ses relations sociales comme dans son paysage culturel. Ce projet est venu créé du lien entre les histoires vécues des habitant.e.s et la pièce qui questionne la transmission, la famille, l’éducation, la place du désir.

« Et toi, qu’est-ce que ta mère ou ta grand-mère t’a transmis? » Avec le spectacle naît le documentaire sonore « Héritage(s), cartographies intimes », réalisé à partir d’interviews d’habitantes de 6 à 100 ans dans des villages très éloignés les uns des autres. Des ateliers de jeu et musique sur l’écriture de Sandrine Roche sont menés avec les enfants des écoles primaires du territoire.

« Et vous, de quelle voix vous souvenez-vous? » Un second Contrat Territoire et Lecture emmène le spectacle sur le Pays d’Uzès en 2021, où nous créons la balade sonore « Flashback! » sur une récolte de paroles sur le thème des souvenirs et des fantômes.

En 2023, le projet est sélectionné par le département du Gard dans le parcours « Nouvelles écritures scéniques » auprès de 4 collèges. Les représentations sont accompagnées d’une série d’ateliers de création de pastilles sonores avec les ados, « Mon Rouge à moi » .

En 2024, c’est le théâtre Albarède qui accueille le spectacle pour plus de 200 élèves des collèges et lycée du territoire, dans son Festival ado « Un pas de côté! ».

NEUF PETITES FILLES (push & pull)

« Qu’est-ce qu’on fait aujourd’hui? On invente, comme d’habitude. »

 En résidence de création au Vigan (Gard)

TEXTE SANDRINE ROCHE (EDITIONS THEATRALES)
INTERPRÉTATION CHARO BELTRAN-NUNEZ, SANDRINE CLÉMENÇON, FLORIE GUERRERO-ABRAS, EMMA KALLAL, ENZO OULION, AURELIE TURLET
MISE EN SCÈNE / MISE EN ONDES AURELIE TURLET
ASSISTANAT MISE EN SCENE EMMA KALLAL
COMPOSITION ET MUSIQUE LIVE / MISE EN ONDES FRANÇOIS CECCALDI
CRÉATION LUMIÈRES CATHY NODEN


Neuf Petites Filles (Push & Pull) de Sandrine Roche

Editions Théâtrales 2011
Pièce Lauréate de Journées de Lyon des auteurs de théâtre 2011

Des filles se retrouvent et inventent des histoires: ça commence comme un jeu à la récré, un conte de fées ou une série TV. Elles deviennent les héroïnes des pires scénarios. Jouent « à la vie à la mort ». Où ce jeu de rôles s’arrête-t-il?


Neuf petites filles (Push & Pull), c’est une battle de paroles et de corps: « comment on joue à être et comment on devient ».
Sandrine Roche compose ce texte comme une étude de comportements, en observant de manière quasi clinique les rapports qui se jouent dans la cour d’école. Les joueuses utilisent une langue-cliché, qui construit un système en même temps qu’elle l’explose. Elle brossent avec une cruauté et un humour cinglant, le portrait d’une communauté sociale qui instaure ses propres règles.
En jetant leurs corps dans la bataille, les joueuses s’inventent leurs propres rites de passage. Elles dessinent les possibilités d’une identité multiple, en devenir.
Est-ce notre environnement qui nous modèle, ou nous qui façonnons notre corps et notre langue, pour devenir ce que nous sommes?

Note de mise en scène / mise en ondes

Mon point de départ, c’est la dimension sociale du texte autour de l’image des femmes. A la frontière de l’enfance et de l’âge adulte, ce sont des figures formatées qui se confrontent à une exploration intime des corps.
Nous décortiquons ici comment l’individu grandit dans la communauté. Chacune à son tour devient victime des autres. Les dialogues urbains et triviaux donnent le rythme de cette tragicomédie implacable. Et le deuxième plan du texte, inséré en italique dans ces dialogues, est une partition gymnique où le corps y est littéralement « donné à lire ». Là c’est très pudique, ça donne accès à une autre matière émotionnelle. C’est l’assemblage de ces deux langues qui fait la pièce. On oscille en permanence entre l’intimité la plus troublante et l’extériorité la plus grossière. C’est cette friction que nous allons faire entendre, dans l’énergie d’une battle à huit-clos, comme celles des cours d’école.
Dans notre distribution il y a plusieurs générations. On représente une mixité et une diversité, une féminité à différentes étapes de la vie. Je ne mets pas en jeu des petites filles mais des figures qui vont jouer des possibilités de devenir. Nous questionnons l’assignation des rôles, les stéréotypes du genre. Le portrait final de la pièce, « le magma », est sauvage. C’est un corps commun hybride, comme une promesse de changement.

Écouter l’invisible

Sandrine Roche écrit comme on compose du jazz: un assemblage de portées sur lesquelles des voix se mêlent, autonomes mais participant d’une même mélodie.
On dit aussi, et surtout de Neuf Petites Filles, qu’elle écrit de la danse. Elle-même se définit comme «  écrivaine de théâtre, autrice de scène. »
Sa pièce est conçue comme un assemblage de langues, de corps et d’espaces qui dialoguent, dans un système graphique ludique. De cette architecture rythmée naît un flow organique, propice à faire naître des sensations et un imaginaire sonore, que j’appellerais hors-champ ou invisible.
L’invisible a une grande place dans l’écriture de Sandrine, et il est source d’invention.
Pas de didascalie, pas de décor, pas d’effet de réel, pas de personnages; les mots seuls créent un protocole de jeu; à l’acteur, au spectateur, au lecteur d’entrer dans la danse, de faire son scénario.
Chez Sandrine Roche il y a toujours ce « quelque chose qui couve ». Cette force animale, magmatique qui ici affleure, qui là tend la surface des mots à l’extrême, et qui à un moment, jaillit. Cette force est à la fois intime et politique, c’est une insurrection. Alors nous chercherons comment ce quelque chose se fait entendre, corps à corps dans cette battle de mots.
Faire une fiction radiophonique théâtrale, cela implique de donner à voir par le son, c’est créer des espaces sonores pour que l’auditeur actif, en élaborant son jeu de piste, compose son propre paysage. Dans notre adaptation, le hors-champ est tout aussi important que ce qui est dit. Faire entendre les corps, la peau, le souffle, ce que racontent les corps.
La création sonore et musicale est une voix en dialogue avec les autres. Elle n’agit pas comme une illustration sonore qui nous dirait: ici vous seriez sur un banc dans la rue, ici vous seriez dans une cour d’école. Mais elle est l’édifice rythmique du jeu.
Cette mise en ondes sera le point de départ d’une future mise en plateau.



« Dans Neuf petites filles il est question d’une féminité qui se frotte avec ses archétypes et sa propre construction, dans un jeu explosif, une catharsis terrible. D’où émerge un corps « féminin pluriel ». Comment l’indocilité peut-elle nous construire ? Cette interrogation est fondamentale dans les textes de Sandrine Roche et dans notre travail. Je me plais à mettre en jeu cette écriture émancipatrice qui fissure le système binaire, ouvre une faille pour la singularité. Et revendique notre part insaisissable. »
Aurélie Turlet, metteure en scène
in Aparté Figures de Femmes (Revue des Editions Théâtrales, 2019)

BALADES SONORES

en construction

LECTURES MUSICALES

en construction

PERFORMANCES & INSTALLATIONS

CABINE D'EFFEUILLAGE
Installation vidéo mapping
Conception : Aurélie Turlet & Ceccal
Jeu : Aurélie Turlet
Musique : Ceccal

en construction